Le grain de la route


 Un fond de mer dans le ciel — bus Montreal/Île verte.
Le ciel grumeleux donne envie de peindre et de faire entrer le grain de la route dans ses semelles. 
Maintenant il pleut, et dehors vitesse et eau peignent les silhouettes qui dedans échangent la chaleur du sommeil. 
Alterner les traces de lumière, et dans les pauses, entendre vibrer l'écho de leur passage. Route phares enseignes. Bruit de l'aube.
En route vers le fleuve. Trois traits de phares. Ciel de mer et enseigne couleur fond de piscine. Bruit de l'aube. 
Coché de diligence, conducteur de camion sur les ponts d'Amérique, passeur de vertiges, le fleuve vous salue. 
Jusqu'au phare de l'Île verte, des oies blanches, un orignal sur la traverse et le capitaine aux yeux de lentilles allumées, bruit de l'aube. 
Les phares au crépuscule — pour eux, c'est l'aube — font couler la lumière avec, pour seul bruit, l'odeur du varech.





© Laure Morali, reprise de signaux lancés sur l'autoroute de twitter le 25 oct. 2011 de Montréal à l'Île Verte

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