Oursin


Nos histoires n’ont pas de poids. Nos corps n’ont pas changé depuis des siècles. Ce squelette, en boule comme un oursin sous les coquillages, me ressemble.
Les lichens ont peint des chemins vers les astres. Qui est mort sur cette pierre, sur ces mousses délavées par l’iode ? Le pollen éparpille des draps lumineux pour les renards dans les fougères. À qui appartient-on quand on est une histoire en attente d’être ouverte par les pioches des archéologues ?
Le soleil nous nourrit quand nous marchons dans les algues. À l’abri, nous parlons de la lumière, de sa capacité à vivre dans l’eau, à ramener des flammes en surface. De quel monde ? De quel avenir ? Nous serons bientôt plus sable que roche. À moins qu’on nous retrouve, perles d’os, dans les îles. Quelqu’un aura-t-il pensé à orienter nos crânes nord-ouest pour que nos âmes basculent, avec le soleil, sous la mer ?


© Laure Morali_janvier 2011

Commentaires

  1. Oui, j'aimerais aussi qu'on me retrouve, un jour, perle d'os, dans les îles...
    Très beau texte.
    Merci.

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